Deux index de santé du pied arrivent chez Évolution
Génosanté. C’est grâce aux données du parage enregistrées depuis 2014 par ses partenaires dans Génosanté que l’entreprise de sélection de l’Ouest a pu indexer la résistance aux lésions du pied.
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Créé il y a deux ans, le consortium Génosanté(1) a pour vocation d’améliorer la santé productive des troupeaux. Un premier index concernant la résistance à l’acétonémie a vu le jour l’an dernier. Il est suivi aujourd’hui par deux index de santé du pied.
Ils s’appuient sur les génotypes et sur les observations des pareurs des Ecel partenaires. Une grille d’enregistrement a été établie pour permettre une collecte de données fiable et homogène. « L’identification des différences génétiques vraies doit reposer sur la mesure des performances », note Jean-Christophe Boittin, responsable des nouveaux caractères chez Évolution.
Cette fiabilité dépend aussi du volume de données disponibles. L’enregistrement par les pareurs a débuté en 2014. Il fallait 50 000 femelles parées dont 12 000 génotypées pour atteindre des CD acceptables. Tous les taureaux holstein et pie rouge d’Évolution ont été indexés en décembre. Les normands devront attendre 2019-2020.
Justifié par la prévalence des boiteries
Les boiteries touchent 11 % des vaches laitières, ce qui justifie de travailler ce poste. Mais pour une qui boite, deux ou trois ont des lésions qu’elles n’expriment pas. Le coût moyen d’une boiterie clinique a été évalué à 265 € en 2003. Il est sans doute proche de 300 € aujourd’hui.
Les lésions des pieds ont une origine infectieuse ou traumatique, la première étant prépondérante. Génosanté a calculé un index pour chacune. Il existe en effet une certaine opposition entre la sensibilité aux deux. La dermatite, par exemple, touche davantage les sabots durs qui sont moins sensibles aux blessures. En globalisant les deux index, il y avait un risque de neutralisation.
Les choix diffèrent donc de ceux de Gènes Diffusion qui a sorti deux index, robustesse du pied et résistance aux lésions, il y a deux ans. Ils se présentent comme des notes allant de 1 à 10 et n’ont pas de CD.
Baisse annoncée de 10 % du nombre de lésions
L’héritabilité de ces index est comparable à celle de la reproduction. C’est peu, mais si l’on n’y fait pas attention, on risque une dégradation de la résistance, donc une hausse des boiteries. Cet effet a néanmoins été compensé par une corrélation significative avec l’index membres. Le lien entre le niveau d’index et la survenue des lésions est net pour celles d’origine infectieuse (voir infographie ci-dessus). Il l’est un peu moins pour les lésions d’origine mécanique, tout en restant significatif.
« La sélection sera axée plutôt sur l’un ou l’autre des critères, en fonction de la situation de l’élevage », précise Jean-Christophe Boittin. Le recul du nombre de lésions devrait être de 10 % dès la première génération, 20 % à la deuxième. Cette réduction présente tous les avantages liés à une forte prévention : baisse des coûts et de l’usage des antibiotiques. L’éleveur gagnera du temps. Le parage pourra se limiter aux vaches les plus sensibles. Génosanté continue ses travaux et d’autres index de résistance à des maladies verront le jour.
Pascale Le Cann(1) Génosanté regroupe dix partenaires : Évolution, Auriva, Elitest, BCEL Ouest, Eilyps, Agrial, UMT3G, Idele, Inra, Allice, et cinq financeurs : BPI France, les Régions Alsace, Bretagne et Pays de la Loire, et Valorial.
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